« Satellite », avril 1961

 

Je suis d’ailleurs par H. P. Lovecraft

 

Présence du Futur (Editions Denoël)

 

L’histoire : Il s’agit d’un recueil de onze nouvelles tout aussi décevantes les unes que les autres. Je suis d’ailleurs et sa goule romanesque ; La Musique d’Erich Zann (déjà paru dans une autre revue) [1] et sa fin qui n’explique rien ; L’Indicible ou l’humour de l’horreur poussé à son extrême ; Air froid ou le mort qui vivait parce qu’il se congelait (une horrible adaptation de l’hibernation). Le Molosse ou l’histoire du vampire qui se prend pour un chien (Ouah ! Ouah ! Ouah ! disait-il en langage vampire) ; La Maison maudite ou la goule dans la cave (Quelle est la manière la plus scientifique de combattre les goules : le sulfurique) ; La Tourbière hantée ou « Lorsque la Lune hantait l’Irlande » ; Arthur Jermyn ou ce qu’il advient lorsqu’un noble anglais épouse un singe blanc ; Le Modèle de Pickman ou comment devenir un peintre de génie en prenant pour modèle les monstres de l’Enfer ; La Cité sans nom ou les terreurs de l’Arabie ; La Peur qui rôde ou les méfaits de la consanguinité poussée à l’extrême.

Le pour : Le nom de l’auteur qui fera vendre cette anthologie. Il est maintenant assez connu pour posséder sa valeur propre qui n’a aucun rapport avec certaines de ces œuvres.

Le contre : L’impression déprimante qu’aucune de ces nouvelles n’est vraiment terminée. Le lecteur reste à chaque fois sur sa faim.

A notre avis : Recueil de nouvelles construit de bric et de broc avec tout ce qui a pu être recueilli de H.P. Lovecraft et qui n’avait pas encore été publié. Nous sommes loin de La Couleur tombée du ciel, de Dans l’abîme du temps, de Par-delà le mur du sommeil et surtout de l’extraordinaire Démons et merveilles.

 

                 Maurice Tarnier

 

Satellite n° 33, avril 1961.

 

Notes :

  1. Je pense que le critique a confondu avec Je suis d’ailleurs, paru en 1955 dans Fiction sous le titre Celui d’autre part.

 

 

 

 

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